Ma petite amie continue à me raconter la découverte de son amie. Que c'est beau. Merci à elle.
Les jours suivants, nous nous consacrâmes au ski, malgré
un temps plus que maussade, rendant la pratique de ce sport pourtant si
beau peu motivante. Les nuages gris encapuchonnaient souvent les
sommets de la Vanoise toute proche. Les pistes, grises et sans relief
étaient peu accueillantes. Nous sommes assez bonnes skieuses toutes les
deux, mais nous avons préféré rester sur des pistes faciles. Pas
question de se casser quelque chose à trois mois des examens. Mais nous
nous amusions bien quand même, surtout que souvent de beaux jeunes gens
nous draguaient gentiment. C'est à qui voulait perfectionner notre
style, ou nous initier au snowbord, que nous savons d'ailleurs
pratiquer à l'occasion. C'était plus intéressant lorsqu'il s'agissait
de nous offrir un chocolat chaud au bar d'altitude, ou de nous aider à
porter nos skis au retour des pistes. Une fois le vent fut si violent
en montagne que les télésièges furent arrêtés par mesure de sécurité.
Si nos jours furent consacrés au ski, soirées et nuits se virent
vouées à d'autres activités, qui, bien que physiques, n'étaient pas de
nature sportive. Vous avez deviné, cher Démon, que l'inclination que
nous éprouvions l'une pour l'autre se traduisit par des moments de
tendresse et d'amour, dont les mots peinent à donner la véritable
intensité. Dès le second soir, nous avons pris l'habitude de prendre
notre douche ensemble. Selon Camille, c'était pour économiser l'eau.
J'étais évidemment tout à fait d'accord pour ne pas épuiser les nappes
phréatiques de Haute Maurienne. On est écolo ou on ne l'est pas.
C'était alors des parties de fou rire, comme deux collégiennes après la
classe. Nous nous savonnions avec application, y compris le shampoing,
puis c'était de longue séance de rinçage. Notre grand jeu consistait
à couper l'eau chaude et à arroser la partenaire d'eau froide. Vous
imaginez les cris. Cette douche écossaise avait pour résultat de
raffermir nos chairs, les seins durcissaient sous le jet, nous avions
la chair de poule sur les cuisses, tout cela dans la bonne humeur.
Venait ensuite une longue séance d'essuyage avec nos serviettes éponge.
Nous n'étions pas dupes, ni l'une ni l'autre, de la lenteur de cette
opération, ni de l'insistance suspecte que nous mettions à s'attarder
sur la poitrine et à accentuer la pression sur le ventre et le pubis.
Je découvrais à cette occasion une Camille beaucoup moins timide que le
premier jour. Elle se sentait en confiance avec moi, et surtout, sevrée
d'amour depuis de long mois, elle appréciait tout particulièrement ces
contacts physiques.
Ainsi, le second soir, alors que je la séchais avec soin, elle
s'immobilisa, bras ballants, regard perdu. Nue devant moi, elle
semblait égarée dans un songe. Je lisais dans ses yeux le reflet de mon
propre désir. Délaissant la serviette, je m'agenouillais devant elle,
le tête à hauteur de son Monts de Vénus. Sa petite touffe blondinette
était encore pleine de gouttelettes. Ses grandes lèvres étaient
ouvertes, brillantes. La tentation était trop forte. Je ne l'avais
encore jamais fait, j'approchais ma bouche du fruit défendu. Camille
demeurait toujours parfaitement immobile. On aurait dit une statue.
mais pas une statue de marbre, une statue de chaire frémissante.
J'approchais mes lèvres. Je l'entendis murmurer "...oui..." si
faiblement qu'on l'eut cru expirante. Je passais ma langue lentement
sur les muqueuses offertes pour en recueillir le nectar. Je remontais
vers l'énorme bourgeon de chair du clitoris. Je me mis en demeure de
l'exacerber par de petits coups de langues répétés. Puis je redescendis
sur le coquillage qui ne cessait de se liquéfier, et le léchais
avidement. Enhardie par l'immobilité consentante de mon amie, je
pénétrais plus profondément dans la demeure d'Aphrodite, jusqu'à avoir
la bouche plaquée sur les petites lèvres. J'agitais ma langue en tous
sens, comme naguère dans sa bouche. Je l'entendis gémir et elle me pris
la nuque pour me maintenir contre son ventre. Je lui pris les reins
pour l'enserrer plus encore. Je la sentis défaillir. Ses chairs
palpitantes me remplissais la bouche de mouille, ma langue fouillait
sans répits. Elle explosa dans un râle émouvant, je du la retenir pour
qu'elle ne s'écroule pas. Nous tombâmes enlacées sur le sol, et elle
fut longue à reprendre ses esprit.
Une autre fois je me souviens. C'était sur la fin du séjour. Nous
étions parfaitement heureuses de ce qui nous arrivait. Nous avions à
cœur de nous donner réciproquement du plaisir, l'orgasme de l'une
appelant l'orgasme de l'autre. Aux soirées de tendresse succédaient des
nuits torrides, et le petit matin nous découvrait pâle et les yeux
cernés, les lèvres gonflées d'avoir trop embrassé. Ce jour là Camille
me trouva "fatiguée". "Un bon massage te feras du bien". Bon, même si
elle n'est pas experte dans cet art ancestral, le simple contact de ses
mains sur mon corps me fera du bien. Je la sais pour avoir moi même
pratiqué sur Damien, en insistant il est vrai sur le membre viril. Cela
avait toujours une fin heureuse. Je m'allongeais donc, nue, à plat
ventre sur notre lit. Elle sortie de sa trousse de toilette un flacon
d'huile de massage, s'en versa dans la paume, et commença à me masser
en douceur les épaules et les omoplates, par de petits mouvements
tournants très professionnels. "Où as-tu appris à masser ?" Elle sourit
"Je n'ai pas appris, c'est naturel..." Les yeux mi clos je me laissais
envahir par la douceur de ses mains qui s'appliquaient à faire pénétrer
l'huile. Je me saisi du flacon qui était à mon coté, et lu l'étiquette
pendant que ses mains expertes allaient et venaient sur mon dos. Je lu :
" Huile Essentielle Ylang Ylang.
De par son parfum très sensuel, on lui attribue des vertus aphrodisiaques. "
"Une simple application, et le désir montant emporte avec lui toutes les tensions sur les vagues de la passion.
Contenance : 50ml".
Je
reposais le flacon en silence. Va pour 50 ml de passion. Camille me fit
mettre sur le dos. Les yeux clos, plongée dans le noir pour mieux
savourer l'instant, je sentis quelques gouttes couler sur mes seins. Le
contact à la fois doux mais ferme des mains de ma masseuse déclencha en
moi une onde de plaisir. "Tu aimes ?" A peine le temps de répondre
"oui" qu'elle parcourait mon ventre, glissant de plus en plus bas vers
ma tendre colline. "C'est bien que tu sois épilée, me dit-elle,
l'huile pénétrera mieux." Elle descendit de part et d'autre de mes
petites lèvres, et d'une main tendrement insistante m'obligeât à
écarter un peu l'entrejambe. Elle massait maintenant l'intérieure des
cuisses, zone très sensible chez moi. Sans s'apercevoir de l'émoi qui
me gagnait, et que je tentais de dissimuler de mon mieux, elle
poursuivait inlassablement ses tendres attentions au plus près de mon
sexe béant, duquel un filet de mouille coulait doucement. C'est que je
sentais monter en moi les ondes concentriques du plaisir, qui prend le
bas ventre comme épicentre. Je sais bien comment cela se termine. Il
était encore temps d'arrêter, de dire à mon amie "ça va, je suis bien
relaxée maintenant". mais pour rien au monde ne n'aurai voulu qu'elle
cesse, et au contraire, j'écartais plus largement les cuisses pour
l'inciter à continuer. Message reçu. Une main posée sur mes seins dont
elle agaçait les pointes du bout du doigt, et introduit habilement un,
puis deux doigts dans l'orifice de mon vagin inondé. J'étais haletante,
je commençais à me noyer, mais elle poursuivit : "je cherche ton point
G, je finirai bien par le trouver" Le trouva-t-elle ? Je ne saurai le
dire, mais la foudre s'abattit sur moi, me faisant émettre des sons
inarticulés, me cambrant sous le main qui ne se retirait pas, m'offrant
à l'orgasme du fond de tout mon être, connaissant pour un instant
l'extase suprême du paradis sur terre.
Il fut aussi des fois où nous voulûmes jouir ensemble. Connaitre
simultanément la béatitude et se fondre au creuset du même feu. C'est
moi qui prit alors l'initiative du 69, position bien connue des amants.
Je me souviens que nous le fîmes par une nuit de grand vent, presque de
tempête.
Les éléments s'acharnaient dans la rue, sifflaient sous la porte, faisaient
danser les banderoles lumineuses autour des fenêtres. Cela accentuait
notre impression de confort et de bien être. Après un long prélude de
baisers et de caresses sous la couette, je me retournais tête bêche
sur le corps de mon amie, lui offrant ma fontaine d'amour et plongeant
moi même ma langue dans ses profondeurs intimes. Le jeu consista à
reculer le plus possible le moment ou tout bascule, et de parvenir au
naufrage ensemble, dans la fervente communion de notre volupté. La
première explosion nous laissa pantelantes, mais sans nous désunir,
nous avons continué, encore et encore, jusqu'à l'épuisement.
Le retour à paris fut agréable. Nous devions y apprendre nos
affectations de stage, Lyon pour Camille, la Défense pour moi. Nous
voici donc séparée, au moment même ou nous avons le plus envie l'une de
l'autre. Et même si nous avons trouvé quelques palliatifs, nous vivons
dans le manque et l'attente fiévreuse du week end.
Je vous embrasse avec tendresse.