La Réunion
La Réunion, un lieu magique où j'ai vécu quelques bonnes année et qui a laissé quelques traces dans mon coeur et ma mémoire. La Réunion, île d'où Anna Galore, dont je vous ai parlé récemment, est originaire... Ce n'est qu'à La Réunion qu'elle pouvait situer cette histoire que voici, extrait de "J'ai encore treize envies", tant cette île est pleine de sensualité...
Ah, ce chemin entre Dos d'Ane et Grand Ilet, au coeur de Mafate ! Ce ti-punch, le massalé !
Jasmine, je l'ai rencontrée, aimée... Ou, si ce n'était pas elle, c'était une autre qui lui ressemblait. Il y a beaucoup beaucoup de Jasmine à La Réunion.
Yves
et moi, on est amis depuis l’adolescence. On a connu le grand amour
à peu près
en
même temps et, le jour où il s’est fait plaquer par sa chérie,
j’ai découvert que la mienne
s’envoyait
en l’air avec un autre depuis des mois.
L’autre,
c’était lui. On s’est bien engueulés et on a rompu tous les
ponts.
J’ai
pris l’habitude de vivre seul et de voyager loin. Une de mes
passions, c’est la
randonnée.
C’est comme ça qu’un beau jour, je me suis retrouvé à La
Réunion, avec le
projet
de faire un peu de plage et beaucoup de marche dans les paysages
somptueux des
cirques
de Mafate, Salazie et Cilaos, les trois immenses cratères éteints
qui forment le
centre
de l’île.
Après
l’atterrissage à Saint-Denis, j’avais pris ma première nuit
dans un petit hôtel
de
La Possession. Le lendemain, je me suis fait déposer par un couple
de touristes à Dos
d’Âne.
J’ai admiré la vue incroyable qui portait sur des dizaines de
kilomètres. On
distinguait
plusieurs îlets, ces petits hameaux perdus au milieu des
amoncellements
chaotiques
de lave vieille de deux millions d’années à peine, partiellement
recouverts de
végétation
luxuriante. Sur ma droite, de l’autre côté du lit presque sec de
la Rivière des
Galets,
je pouvais voir un chemin minuscule courant vers le sud, à flanc
d’une pente quasi
verticale.
C’était par là que je reviendrais à la fin de mon circuit, une
semaine plus tard.
Mais
pour le moment, cap à l’est, en direction de Salazie et du fameux
Trou de Fer,
la
cascade vertigineuse qu’on ne pouvait atteindre qu’à pied ou en
hélico. Les falaises face
à
moi culminaient à plus de deux mille mètres d’un bout à l’autre
de l’horizon. Elles
retenaient
de justesse une énorme masse nuageuse qui devait arroser toute la
façade
orientale,
comme d’habitude. Par contre, au dessus de moi, il faisait beau.
Je
suis plutôt bon marcheur. Pourtant, pendant les premiers kilomètres
de mon trek,
j’ai
été doublé à plusieurs reprises par des natifs qui semblaient se
promener sans effort,
mais
avançaient deux fois plus vite que moi sous un soleil de plomb.
J’ai
atteint Grand Îlet en fin de journée, lessivé. Je me suis avancé
sur le pas de la
porte
grand ouverte de la première maison qui proposait des chambres. Des
éclats de voix
résonnaient
quelque part à l’intérieur. Une querelle entre un homme et une
femme. Ils
parlaient
en créole et je n’en pipais pas un mot, surtout à la vitesse à
laquelle les phrases
fusaient.
Je me suis demandé si je ne ferais pas mieux de repartir quand un
mec plutôt
baraqué
a jailli de l’une des pièces, l’air furieux et s’est barré
sans même me regarder. Je
l’ai
suivi des yeux quelques secondes puis j’ai tourné à nouveau la
tête vers la pièce
principale.
Une
jeune femme sublime, aux traits typiquement indiens, se tenait à
trois mètres de
moi.
Cheveux noirs très longs, peau mate, hanches minces, poitrine fière
d’adolescente et
yeux
émeraude qui lançaient encore des éclairs. Elle s’est vite
radoucie en me voyant.
-
Bonjour, vous cherchez une chambre ?
-
Bonjour, oui, en effet. Vous auriez quelque chose pour la nuit ?
-
Pas de problème. Je peux aussi vous faire à manger, si vous voulez.
-
Parfait.
-
Suivez-moi, je vais vous montrer. Je m’appelle Jasmine.
La
chambre était sobre et le lit semblait confortable. J’ai posé mon
sac et enlevé mes
chaussures.
Je suis allé me rafraîchir et me débarrasser de ma sueur sous une
douche
artisanale
qui trônait à l’arrière de la maison. J’ai eu la nette
sensation d’être observé
pendant
que l’eau tiédasse m’aspergeait.
Je
suis retourné dans la chambre et j’ai passé des vêtements
propres avant d’aller
m’attabler
sur la terrasse. À peine étais-je assis que Jasmine m’a rejoint,
avec une carafe de
ti-punch.
Elle aussi s’était changée. Elle avait troqué son jean délavé
et son chemisier
contre
une jupe très courte et un top moulant que j’ai eu beaucoup de mal
à ne pas fixer,
tellement
il semblait fait pour mettre ses seins en valeur.
La
table avait été dressée pour trois personnes. Jasmine s’est
assise juste en face de
moi
et a rempli mon verre puis le sien.
-
On n’attend pas votre… euh… votre ami ?
-
Qui, Lenny ? Sûrement pas. Ça m’étonnerait qu’il ose repasser
ici après ce que je
lui
ai passé, ce petit salaud. Non, la troisième place, c’est pour un
client qui m’a prévenu
qu’il
arriverait dans la soirée. Il fait la même rando que vous, mais en
sens inverse.
-
Ah, d’accord. Ben alors, on ne va peut-être pas l’attendre pour
trinquer.
-
Ce serait bête, imaginez qu’il ne vienne pas.
-
Après tout, on est très bien comme ça.
-
Oui, la soirée s’annonce bien.
-
À la vôtre !
-
Tchin !
Trois
ou quatre tournées plus tard, je ne pensais plus ni au copain de
Jasmine, ni au
client
qui avait réservé. On riait de plus en plus fort et je commençais
à fantasmer
sérieusement.
Elle s’était mise à me frôler les jambes sous la table et à se
pencher vraiment
très
en avant à chaque fois qu’elle me resservait du punch. Impossible
de ne pas mater sa
poitrine,
dans ces conditions. Impossible aussi de ne pas remarquer qu’elle
ne portait pas
de
soutif et qu’elle pointait dur. Elle était en train de m’allumer
à fond et je n’avais aucune
raison
de ne pas en profiter.
J’étais
en train de me dire que le plat de cabri massalé allait attendre une
heure ou
deux
à la cuisine qu’on aille d’abord s’envoyer en l’air quand le
touriste retardataire s’est
présenté
à l’entrée.
Ça
m’a dégrisé instantanément. Le type, c’était Yves. Le seul
mec de toute la planète
que
je n’avais aucune envie de voir. Bon, il voyageait seul aussi, donc
il avait dû se faire
larguer
depuis longtemps par mon ex après avoir continué à baiser à
droite à gauche. Mais
quand
même, je n’allais pas lui taper sur l’épaule et parler du bon
vieux temps. On a fait
semblant
de ne pas se connaître.
Quand
Jasmine l’a conduit à son tour à la chambre qu’il allait
occuper, je l’ai vu ne
pas
se gêner, pendant qu’il la suivait, pour admirer ses jambes fines,
son petit cul qui se
dandinait
et son dos nu évocateur.
Pendant
le repas, on n’a pas décroché trois mots. J’ai avalé mon
assiette de cabri
aussi
vite que j’ai pu et je me suis barré dans ma chambre. Lui est
resté pour boire quelques
verres
de plus. Je les ai entendus se marrer pendant une demi-heure puis le
silence est
retombé.
J’AI
ENCORE TREIZE ENVIES ANNA
GALORE
©
Anna Galore 2010 79
J’ai
entrouvert ma porte. Tout était éteint, à part un trait lumineux
irrégulier, au ras
du
sol, sous la porte de Jasmine. Je me suis approché à pas de loup et
j’ai collé mon oreille
sur
le vantail. Rien, pas un son. J’ai commencé à bander. Avec
d’infinies précautions, j’ai
ouvert
suffisamment pour passer la tête.
Éclairée
par une bougie, Jasmine était agenouillée, de profil, entièrement
nue. Dans
sa
bouche, il y avait la bite d’Yves. Il avait son short sur les
chevilles, les yeux fermés et la
tête
tournée vers le plafond.
Et
merde. En plus, je bandais vraiment très dur, désormais. J’étais
partagé entre
l’envie
de revenir à ma chambre pour me branler tranquillement ou le faire
là, sur place, en
profitant
du spectacle que m’offrait Jasmine, même si ce n’était pas le
bon pénis qu’elle
suçait.
À
ce moment, Yves a baissé la tête pour fixer Jasmine d’un air
halluciné, lui a attrapé
les
cheveux à deux mains pour la plaquer contre le bassin et, bien
qu’elle tentait de se
débattre,
lui a vidé tout ce qu’il pouvait dans la bouche en poussant des
grognements de
satisfaction.
Il
l’a enfin lâchée et fait un pas en arrière, regardant avec un
sourire béat sa queue en
train
de ramollir alors que Jasmine se relevait en déglutissant à
plusieurs reprises, l’air
vraiment
pas content.
Il
fallait que je file, ils allaient me voir si je restais plus
longtemps. Je me suis éclipsé
aussi
vite que j’ai pu, alors qu’elle lui reprochait à voix pas si
basse que ça de la laisser en
plan
après à peine une minute de pipe et qu’il n’était qu’un
éjaculateur précoce qui n’avait
rien
dans son froc pour contenter une vraie femme. Ce qui, à mes
oreilles, était tout de
même
une vraie satisfaction. Ah le gros nase de Don Juan de mes deux, il
était ridicule.
Assis
sur mon lit, j’ai entendu une porte claquer puis une autre. Celle
de Jasmine puis
celle
d’Yves. Je ne savais pas trop quoi faire. Si j’allais retrouver
Jasmine pour tenter ma
chance,
elle pouvait très bien me jeter aussi sec tellement elle était
furieuse et ce connard
d’Yves
comprendrait que je m’étais pris un râteau alors que lui, il
avait malgré tout tiré son
coup.
En même temps, elle avait sûrement très envie de baiser, après
s’être fait laissée
tomber
juste au moment où elle commençait à s’échauffer.
Je
n’ai pas eu besoin d’hésiter plus longtemps. Ma porte s’est
ouverte largement et
elle
était là, vraiment excitée. Comment je le sais ? Parce que non
seulement elle était
toujours
nue, mais qu’en plus, une seconde plus tard, elle se jetait sur moi
et je me
retrouvais
sur le dos alors qu’elle me léchait le visage, cherchant à
s’empaler au plus vite
en
repoussant mon slip d’une main pendant qu’elle dégageait ma bite
de l’autre.
Inutile
de dire qu’elle était largement lubrifiée quand je l’ai enfin
pénétrée.
Avant
elle, je n’avais jamais connu d’autre expérience, disons,
exotique. Impossible
pour
moi de dire si ce que j’ai vécu cette nuit-là était typiquement
dans le tempérament
réunionnais
ou indien ou tropical ou créole. Ou nana très énervée après
avoir jeté son mec
et
s’être fait éjaculer dans la bouche au bout d’une minute par un
autre, avant d’en
rencontrer
un troisième qui assure enfin – moi, en toute modestie.
Quoi
qu’il en soit, je peux dire qu’elle était un ouragan sexuel
incomparable. Chaque
centimètre
carré de sa peau m’excitait par sa douceur et sa chaleur. Ses
seins étaient non
seulement
superbes à voir, mais fermes et ultrasensibles à chacune des
sollicitations que je
n’ai
pas manqué de multiplier, les caressant, les pétrissant, les
pinçant, les léchant, les
serrant
autour de mon bois bandé. Sa langue, ses lèvres, sa bouche avaient
un contact
indescriptible,
je comprenais rétrospectivement qu’Yves ait explosé en si peu de
temps.
Quant
à sa chatte, même le piton de la Fournaise en pleine éruption
était froid et faiblard à
côté.
Elle m’a fait jouir deux fois de suite en une heure, ce qui ne
m’était jamais arrivé
auparavant.
Et elle, elle a dû avoir une bonne demi-douzaine d’orgasmes, tous
plus
cataclysmiques
les uns que les autres.
Le
cirque de Mafate est peut-être un volcan éteint, mais en son
centre, un cratère
secret
est plus que jamais actif. Il fait trembler tous les sismographes de
la planète quand il
déchaîne
sa puissance. Et il s’appelle Jasmine.
Ce
n’était pas que du sexe. Il y avait plus que ça. Il se passait
vraiment quelque
chose.
Enfin, c’est ce que j’ai ressenti. On s’est endormis enlacés,
en se murmurant des
mots
tendres.
Quand
je me suis éveillé au petit matin, elle n’était plus allongée
contre moi. Elle
avait
dû se lever tôt pour préparer les petits déjeuners. Je suis allé
sur la terrasse. Un bol à
moitié
vide de café trainait là avec un reste de tartine beurrée. Yves
s’était barré à l’aube
pour
éviter de subir mes sarcasmes ou pire, ceux de Jasmine en ma
présence.
Je
me suis assis avec un sentiment de plénitude, face au paysage
splendide éclairé par
le
soleil levant. Des pas ont résonné derrière moi. Pas du tout
légers, les pas. Je me suis
retourné.
C’était Lenny qui apportait mon petit dèj, le visage indifférent.
Merde, il était
revenu.
Où était Jasmine ? J’ai posé la question, l’air le plus
détaché possible. Il a
marmonné
qu’elle était partie faire des courses à Salazie et qu’elle ne
rentrerait que le soir
ou
le lendemain. Puis il m’a présenté ma note.
Un
peu sonné par la situation, je l’ai payé et j’ai repris ma
rando, la tête vide et avec
une
boule au ventre. J’étais trop confus pour savoir si je souffrais
de ne pas pouvoir serrer
Jasmine
à nouveau dans mes bras ou si ce n’était rien d’autre qu’une
grosse envie de
repasser
une nuit de sexe avec elle.
Au
bout de deux heures de marche sous le cagnard, mon cerveau s’est
remis à
fonctionner.
J’étais débile de laisser passer un plan pareil. Rien à foutre
de mon trek et
encore
moins de Lenny. Il me restait six jours sur l’île, je n’allais
pas les cramer à
m’enfoncer
dans ma solitude alors que je venais d’avoir un aperçu du paradis.
Peut-être
que
je me plantais et qu’elle était comme ça avec tous les touristes
de passage. Mais peut être
pas.
En tout cas, il fallait que j’en aie le coeur net. J’ai fait
demi-tour, décidé à attendre
qu’elle
revienne chez elle. Je verrais bien comment elle me recevrait.
Dix
pas plus loin, la tête ailleurs, je faisais une sale chute en
glissant sur un bloc de
lave
instable. Heureusement, un mec est passé par là peu après et m’a
vu, gisant en
contrebas.
J’ai été rapatrié dans un état semi-comateux en hélico jusqu’à
Saint-Denis puis
en
vol sanitaire vers la France par Europ Assistance.
J’ai
mis six mois à retrouver tous mes moyens. Il y a quelques semaines,
j’ai repris
contact
avec Jasmine par mail. Elle a définitivement plaqué Lenny. Elle vit
seule. Elle veut
me
revoir.
Demain
matin, je prends le premier vol pour aller la rejoindre. Les
sismographes
vont
le sentir passer.