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Le Démon de Midi

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14 mars 2010

La bête

aaEt je termine cette semaine du Printemps des poètes sur le thème "Couleur Femme" comme elle avait commencée. Avec un poème proposé par Chantal et son amie Flaure. C'est elle qui le présente. Merci à vous deux amies. Et merci à vous toutes...
Renée Vivien
est née en 1877 à Londres et décédée en 1907 à Paris. Sa courte vie est marquée par une oeuvre prolifique, 12 recueils soit plus de 500 poèmes. Femme de passions elle a laissé aux lesbiennes des poèmes où elles pourraient  se reconnaître. Ses écrits étaient adressés aux générations futures. Elle savait que son époque n'était pas prête à entendre ses amours et ses revendications.
Si sa tombe au cimetière de Passy est fleurie journellement, est-ce la preuve que notre génération les ont entendues? Peut-être......
Pour découvrir ou redécouvrir Renée Vivien
Flaure et moi avons choisi ce poème, parmi tous les autres, en forme de bisou pour une amie au delà de l'Océan qui se reconnaîtra....si elle passe ici....

La bête

Nous pencherons sur toi notre corps et notre âme,
Bouche intime, nudité de la nudité,
Tendre et mystérieux repli de la beauté,
Rose coquille ou vit la passion des femmes!

Lorsque pour t'adorer, nous plions le genou,
L'odeur de tout amour exhalte nos narines,
Et, sous notre baiser, ton plaisir a le goût
De goémons mouillés et de bêtes marines,
Toi de chair délicate et crue, étrange coeur
Du monde, rétractile et secrète gencive,
Bête terrible, bête au guêt, bête lascive,
Bête éternelle,

O joie!.... O douleur!.... O douceur!....    

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14 mars 2010

A quoi joue-t-on ?

 

aaAndrée Chédid est née en 1920 au Caire de parents libanais. Elle a publié ses premiers poèmes en Egypte. Son oeuvre est marquée par ce multiculturalisme. Son écriture ne peut être qualifiée de "féminine" terme trop souvent associé à une certaine mièvrerie et à la relation amoureuse. Non, les héroînes d'Andrée Chédid portent la marque de leur sexe ET s'inscrivent aussi dans le mouvement solidaire du monde contemporain. Je vous laisse juge avec ce texte...
Le printemps des poètes 2010 a décidé de porter un regard particulier sur son oeuvre.

Que faisons nous d'autre
Que jardiner nos ombres,
Tandis qu'au loin
crépite et s'évade l'univers?

Que faisons nous d'autre
que visiter le temps,
Tandis qu'au près
s'architecture notre mort?

Que faisons nous d'autre
que rogner l'horizon,
tandis qu'au loin
Qu'au près.........

            le grand heurt.

       
13 mars 2010

Ce soir, je te ferai l'amour...

aaChilina -dont je vous invite à aller visiter son blog- me fait don de ce texte qu'elle a récemment publié justement sur son blog. Merci à elle.

Quand les émotions cognent, de notre cœur, à la porte
Que les mots n’ont plus de pouvoir tant, elles sont fortes
On ne voudrait qu’ouvrir les bras
Serrer contre soi
Offrir sa tendresse ,
Juste envie de donner des caresses
De prendre sa tête entre ses mains
Et de la presser contre ses seins
Ce soir je n’ai envie que de ça ..
T’enlever à ce brouhaha,
À cette douleur intense ,
Qui monopolise tes sens.
Je voudrais être le rempart,
Te protégeant de ce  brouillard
Juste pour quelques heures
Te faire oublier ses pleurs
J’attendrais de te sentir apaisé,
Ta colère contre la vie, passée …
Puis,…je te ferais l’amour …

Oui .... je te ferais l'amour Lentement,
Tres lentement…Tendrement
Prenant enfin, rien que pour toi, tout mon temps
Accordant  mes plus belles notes, pour t’en faire un chant
Je te ferrais l’amour comme si, pour toi
C’était,  la première fois
Soulevant avec délicatesse
Tous tes voiles de tristesse
Mes mains feront de toi, le plus beau dessin,
Promenant sur ton corps, leurs doigts, comme un fusain
Ma bouche, ma langue seront des eaux vives
Prenant leur source dans ta virilité  devenue captive.
Mes seins, mon ventre t’épouseront
Ma chatte, mes fesses te caresseront
De leurs danse, t’entraîneront.
Tendrement, je viendrais cueillir  ton abandon …

13 mars 2010

Chanson

aaDéjà bientôt fini... Le printemps des poètes... "Couleur femme"... Si vous avez des idées, n'hésitez pas...

Aujourd'hui, un très court poème de Louise Françoise de Bourbon, écrit en 1701.
Fille naturelle de Louis XIV et de Mme de Montespan, elle a été mariée à 12 ans au duc de Bourbon, tellement laid qu'on le surnommait "le singe vert" ce qui ne l'a pas empêché de faire 9 enfants à la pauvre Louise. Devinez qui était " l'amour" dans ces quelques vers....


Chanson

Ô doux soupir qui partez de mes fesses!
Volez, volez au nez de mon amour;
Exprimez lui l'excès de mes tendresses
Et dites-moi ce qu'il aura senti.

12 mars 2010

Chanson de Cirque - Corrida de muerte

aaChantal réagis à ma dernière invitation et m'envoie ce texte que je publie volontiers.  L'introduction est d'elle.

Je passe outre ton obligation de ne célébrer la poésie qu'à travers l'amour et le sexe, comme je te l'ai dit dans un commentaire. J'envoie donc ce poème de Louise Michel, la Vierge Rouge, qui n'était pas vierge et qui était plus noire que rouge.
Louise Michel (1830-1905) est une militante révolutionnaire et libertaire engagée dans de nombreux combats.
Institutrice, elle fonde une école "libre" pour ne pas prêter serment à Napoléon III, elle y dispense un enseignement basé sur les principes républicains. Elle envoie ses 1ers poèmes à Victor Hugo avec qui elle entretiendra une correspondance de près de 30 ans (à la plume!). Dans le même temps elle fonde une société dont le but est d'aider les femmes à s'émanciper par le travail. Tout le monde sait le rôle qu'elle a joué pendant la Commune de Paris qui lui a valu une déportation en Nouvelle-Calédonie ou elle soutient les Canaques contre la colonisation. A son retour en France, en 1880, elle reprend son activité militante pour l'abolition de la peine de mort, pour la défense des ouvriers, des chômeurs. Ce qui lui vaut bien sûr d'autres séjours en prison. Et même d'être victime d'un attentat perpétré par un extrémiste. Opposée à la loi du talion, Louise Michel défend son agresseur lors du procès pour lui éviter la
prison. A méditer aujourd'hui encore, non?
En 1905, 120 000 personnes l'accompagnent lors de son enterrement.
Ah, j'oubliais, Louise Michel a vécu une grande passion avec Théophile Ferré militant de la Commune aussi et exécuté par les Versaillais.
On dit qu'elle aurait été la maitresse de Victor Hugo, qu'elle aurait une amitié particulière pour une amie anarchiste. Les on-dit!!! Ce qu'on sait, c'est qu'elle a refusé deux mariages par respect pour ses convictions. Fidèle à ses engagements et à la poésie puisqu'elle a publié plusieurs recueils. Voici donc un poème d'elle.

Les hauts barons blasonnés d'or,
Les duchesses de similor,
Les viveuses toutes hagardes,
Les crevés aux faces blafardes,
Vont s'égayer. Ah! oui, vraiment,
Jacques Bonhomme est bon enfant.

C'est du sang vermeil qu'ils vont voir,
Jadis, comme un rouge abattoir,
Paris ne fut pour eux qu'un drame
Et ce souvenir les affame;
Ils en ont soif. Ah! oui vraiment
Jacques Bonhomme est bon enfant.

Peut-être qu'ils visent plus haut:
Après le cirque l'échafaud;
La morgue corsera la fête.
Aujourd'hui seulement la bête,
Et demain l'homme. Ah! oui vraiment
Jacques Bonhomme est bon enfant.

Les repus ont le rouge aux yeux.
Et cela fait songer les gueux.
Les gueux expirants de misère.
Tant mieux! Aux fainéants la guerre:
Ils ne diront plus si longtemps:
Jacques Bonhomme est bon enfant.    

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12 mars 2010

Marie-Madeleine

aaLes jours se suivent et ne se ressemblent pas. 5ème jour de ce Printemps des poètes.

Aujourd'hui, un poème de Anne Archet, québécoise.
Anne Archet se présente elle-même comme une anarchiste individualiste avec cette jolie formule
"Pétroleuse nymphomane
Petite mère des peuples et
Grande timonière des masses ahuries"

Vous pouvez la retrouver sur son blog

Marie Madeleine

Marie Madeleine
Va-t-à la fontaine
Rincer son abricot
Se l'essuie comme il faut
Monte à sa chambrette
Joue à la branlette

Joue un peu trop haut:
Un doigt dans le tuyau

Joue un peu trop bas:
Un doigt dans le chat

Sa mère lui dit:
" Non ce n'est pas poli
De se donner de la joie
Tous les trente-six du mois"

11 mars 2010

Je vis, je meurs

aaLes poèmes continuent à arriver. N'hésitez pas. Ceux de votre composition (comme Colibri, encore merci à elle) ou ceux que vous aimez. Une seule condition : être écrit par une femme. Et une autre : il parle d'amour sinon de sexe.
Celui-ci, c'est Steph qui me l'envoie : Louise Labé, poétesse du XVIe siècle. Il s'agit ici du Sonnet VIII, "Je vis, je meurs" qui dépeint l'état amoureux dans son ressenti et ses contradictions...  "C'est un texte classique, souvent étudié en classe, certes, mais un texte que j'aime bien..." me dit-elle.

Je vis, je meurs : je me brûle et me noie.
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est trop molle et trop dure.
J'ai grand ennuis entremêlés de joie :

Tout à coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure :
Mon bien s'en va, et à jamais il dure :
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène :
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

11 mars 2010

Le Luth

aa4ème jour...

Héliette de Vivonne
(1558-1625) ou Madeleine de l'Aubespine (1546-1596) dame d'honneur de Catherine de Médicis, laquelle a écrit ce poème? Peu importe, et contentons-nous d'en apprécier le charme délicat et plein de sous-entendus et rêvons sur la musique de ce luth !

Le luth

Pour le doux ébat que je puisse choisir,
Souvent, après dîner, craignant qu'il ne m'ennuie,
Je prends le manche en main, je le tâte et le manie,
Tant qu'il soit en état de me donner plaisir.

Sur mon lit je me jète, et sans m'en dessaisir,
Je l'étreins de mes bras et sur moi je l'appuie,
Et, remuant bien fort, d'aise toute ravie,
Entre mille douceurs j'accomplis mon désir.

S'il advient, par quelque malheur quelques fois qu'il se lâche,
De la main je le dresse, et, derechef, je tâche
Au jouir du plaisir d'un si doux maniement:

Aussi mon bien aimé, tant que le nerf lui tire,
Me contemple et me plaît, puis de lui doucement,
Lasse et non assouvie enfin je me retire.

10 mars 2010

Chocolat

aaDans le cadre du printemps des poètes, c'est Colibri qui m'envoie ce poème de son cru... Chaud, fondant, délicieux... comme le chocolat ! Belle plume ! Je ne la connaissais pas. Et suis ravi de faire sa connaissance.
Elle a un blog où elle a d'autres textes... Je vais vite y retourner lire plus en détail. Faites comme moi. C'est ici.


Je serai ton dessert de choix
Longuement espéré, réclamé à mi-voix
Détache-moi de mon enveloppe de cristal
Cœur d’orchidée caché par ses pétales
De tes doigts délicats, écarte mes écrans de papier
Artifices cachant une friandise tant désirée
Hume mes parfums capiteux
Promesse d’un moment licencieux
Regarde mes monts et mes vallées
Apprécie-en les pleins et les déliés
Ose toucher ces courbes maintenant découvertes
Les yeux enfiévrés, les sens en alerte
Pour toi je serais chocolat au lait
Douce et onctueuse selon tes souhaits
Je peux aussi me faire chocolat blanc
Parfum léger mais tout aussi émoustillant
Transforme-moi en chocolat noir
Goût amer et fort qui appelle le pouvoir
Laisse moi fondre au contact de tes baisers
Lèche-moi et savoure-moi au creux de ton palais
Puise à la source ma saveur sucrée
Voluptueux nectar qui fait ton régal de gourmet
Croque-moi de tous côtés
Bois-moi jusqu’à t’enivrer
Viens me rejoindre au milieu de cet écrin
Prend-moi et nous ne ferons plus qu’un
Enveloppe-moi de ton corps, de ta chaleur
Sois mon chocolat et abreuve-moi de ta liqueur
Tes va-et-vient insolents n’en ont que plus d’ardeur
Lorsque tu t’enfonces et qu’approche l’heure
De cet instant où se mélangent nos saveurs
Crie-moi, hurle-moi, le plaisir est là, enivrant
Désir absolu, orgasme affolant
Le temps s’arrête, les corps se statufiant
Vague de jouissance qui ne s’arrête pas
Donnée par un dessert dont tu ne te lasses pas

10 mars 2010

Furieusement

 

aaLe printemps des poètes sur le thème "Couleur femme". 3ème jour !

Lucie Delarue
née en 1874 à Honfleur découvre très tôt son goût pour la poésie, le théâtre, Paris et.....les femmes!

Furieusement

Je veux te prendre, toi que je trouve haletante
Contre mes seins, les yeux noirs de consentement;
Je veux te posséder comme un amant,
Je veux te prendre jusqu'au coeur!...Je veux te prendre!...

Ah, rouler ma nudité sur ta nudité,
Te fixer, te dévorer les yeux jusqu'à l'âme,
Te vouloir, te vouloir!... Et n'être qu'une femme
Sur le bord défendu de la félicité!...

Et m'assouvir d'une passion ingrate
Qui voudrait te combler, t'atteindre, t'éventrer
Et qui n'est rien qu'un geste vain ongle fardé
Fouillant loin ta chair profonde et délicate.

       
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